La tuile en argile apporte une solidité aux constructions qu’elle recouvre. Son poids lui permet en outre de ne pas s’envoler à la moindre bourrasque. De plus, l’argile étant produite en abondance dans les régions provinciales françaises, les tuiles ont l’avantage de se trouver facilement. La proximité des plaines argileuses réduit leur coût, tout en favorisant l’emploi de matières premières locales. L’entreprise Couverture du Soleil affectionne particulièrement les matériaux proches de son secteur, ainsi qu’une fabrication éthique et artisanale. Le procédé de fabrication des tuiles est resté sensiblement identique à celui utilisé par les romains. C’est ainsi que certains artisans conçoivent toujours leurs tuiles de cette façon. Respectueuse de l’environnement, cette méthode démontre le savoir-faire et l'authenticité du travail à la main. Après le broyage de l’argile rouge nuancée de cacao, elle est mélangée avec de l’eau. Cette association forme par la suite une matière malléable, idéale pour lui donner la forme désirée. Selon l’artisan, il se peut que celui-ci ajoute du sable à la mixture. Un moule est ensuite utilisé dans le but de donner une forme homogène à chaque tuile. L’étape suivante consiste à huiler le moule, permettant ainsi à la tuile de se décoller facilement. L’artisan saupoudre du sable sur son plan de travail afin d’y placer le moule préalablement huilé. Délicatement, des boules d’argiles sont étendues dans le moule. Une fois étalée à la main, la forme de l’argile est égalisée avec une cale en bois. Puis, le moule est retiré, seulement après le lissage de la tuile avec de l’eau entreposée à température ambiante. La galette d’argile est par la suite doucement poussée de la table vers un outillage en bois ayant la forme d’un demi-cercle. Cette galette sèche pendant 4 à 5 jours avant sa cuisson dans un four à bois. Traditionnellement le four à bois pouvait contenir plus de 10 000 tuiles à la fois. La matière cuisait pendant près de 100 heures. La dernière étape pour cette galette, dorénavant devenue tuile après sa cuisson, constitue en sa pose sur un élégant toit provençal. Les tuiles rouges contées par Marcel Pagnol L'auteur à l’accent chantant évoquait les balades bucoliques de son enfance dans les collines et bâtisses provençales. Marcel Pagnol livre aussi à tout jamais les secrets des bâtiments aux toits rouges, ainsi que les trésors qu’ils recèlent. Dans ses œuvres, la campagne provençale charme autant par ses couleurs chatoyantes que par les saveurs dégagées de ses produits locaux. Le lecteur les devine à travers les mots délicats de l’auteur, dont la postérité rayonne dans sa région natale. Les textes de l’écrivain figurent également parmi le patrimoine provincial français. Ils ont en partie contribué à la renommée de la province en célébrant notamment ses particularités. Il conte comme personne les demeures nichées sur des hauteurs sauvages, la rougeur de leurs toitures et la douceur de la vie provinciale. "Je suis né dans la ville d'Aubagne, au pied d'une montagne bleue, le Garlaban, couronné de chèvres. Les tuiles des toits sont si rouges que si la terre n'était pas ronde, vous pourriez les voir de Stockholm." Extrait de “La gloire de mon père” | Marcel Pagnol